J1 départ Paris – 19 mars 2014
Qui lu cru, Air France se doutait que ce voyage était un cadeau d’anniversaire ou quoi ?Trop fort, sans savoir vraiment pourquoi, nous sommes surclassés et voyageons donc en premium économique. Cool car 10h de vol (7775 km), c’est pas rien. Bon dommage que le gars est oublié d’enregistrer en même temps nos bagages comme prioritaires. En tout cas pour sortir de l’aéroport de la Havane, il faut bien compter 2h.
Arrivée à notre hôtel Mercure Sevilla, une boisson et dodo car pour nous il est déjà 2h du mat.
J2- 20 mars – la Havane
On découvre une ville qui semble s’être figée dans le temps avec ses maisons craquelées, ses murs branlants ou effondrés… Mais c’est tout ça qui fait le charme de la Havane, ville en perpétuelle reconstruction.
On se croirait dans un vieux film hollywoodien, tellement les vieilles voitures sont omniprésentes, un régal pour les yeux… Guimbardes des années 50 que les cubains entretiennent et font durer le plus possible, voir intègrent un moteur de Lada pour garder la carcasse.
La musique se diffuse en continue dans toutes les ruelles, salsa, cha-cha-cha … mélange de rythmes espagnols, africains sans oublier les traditionnelles chansons sur le Che ou Guantanamo.
Autre curiosité, aucun panneau publicitaire sauf à la gloire de Fidel, du CHE ou des participants à la révolution. Bref vive la propagande!
A ne pas manquer, les cyclo pousse pousse à la cubaine, bien pratiques quand nos pieds n’en peuvent plus.
A oublier, le bus touristique qui nous fait faire davantage le tour des hôtels que les monuments historiques.
Et surtout ne rien avoir oublié car ici, pas de magasin, au point qu’on se demande comment les cubains font pour acheter à manger ou s’habiller.
On fini la journée avec notre première langouste au fin fond d’un vieux paladare, déroutant mais quel délice !
Nos yeux et surtout nos pieds n’en peuvent plus et le décalage horaire se fait sentir, donc une bonne nuit de sommeil s’impose, histoire de repartir demain pour de nouvelles découvertes.
J3 – 21 mars – direction Vinales
Un jus de goyave, rien de tel pour attaquer la route. Quitter la Havane au volant de notre super bolide (location voiture Geely un peu défoncée), n’est pas une mince affaire. Direction Pinar del Rio via l’autoroute. Ici qui dit autoroute, dit voiture, piétons ou vaches qui traversent, cheval et route moyennement défoncée. Très peu de panneaux pour indiquer les sorties et comme le GPS n’est pas autorisé, bonjour la galère.
Néanmoins on fini par trouver l’accès à Las Terrazas, parc national. On se retrouve en un rien de temps dans un autre univers, au cœur d’un paysage verdoyant. Au programme, déjeuner et baignade dans le Rio san Juan et ses piscines naturelles. L’endroit est propice à la glandouille mais la route est encore longue et au regard du peu d’indication, mieux s’assurer de la marge.
Aie ça y est, le contrôle de police c’est pour nous. Buenas tardes …. Je souhaite bon courage à Bruno. Et voilà comment on tombe dans le panneau des rabatteurs, point de flic mais un agent de sécurité d’une plantation, enfin ça on en est même pas sûre. En tout cas le jeune homme vous raconte cuba, les plantations etc. Il parle et je ne comprends rien. La je me dis qu’il serait temps à force de nos voyages, que je me mette à l’espagnol.
Pinar del Rio , l’une des terres les plus chouchoutées du pays, la terre du meilleur tabac à cigare. Ce qui est pour nous l’art du vin est pour eux l’art du cigare et Pinar del Rio est le lieu de la haute couture du tabac.
Pour nous remercier du transport, enfin ça c’est pour la forme, nous avons droit à la visite de la plantation avec photos autorisées. Finalement les couillons que nous sommes apprécient cette échappée dans le monde du tabac. Cigare au bec, on apprend tout sur les feuilles, les fleurs de tabac, le travail des femmes et des hommes, la récolte, la fermentation, le séchage etc.
Route vers Vinales, lieu de notre hébergement. Comme cela paraît habituel, nous connaissons notre premier surbooking cubain. Mais ce n’est pas un problème, une autre casa nous ouvre ses portes. Omar et Mailidys nous accueillent avec une « tuerie » un pichet de jus de mangues maison. Le délice total…
Petite chambre, mais très propre. Quand on dort chez l’habitant, les premiers arrivés sont les mieux servis (c’est bon à savoir pour les prochaines fois). En face de la fenêtre, le coq, les cochons, les poules, bref on est bien à la casa.
Mailidys nous sert la langouste du soir, ça y est l’addiction est en train de s’installer.
J4 – 22 mars – Les Mogotes
Ni le coq, ni les cochons ou chiens n’ont le dessus de notre décalage horaire. Rien entendu pendant ces 11h de sommeil. Un petit déj d’enfer, assiette de fruits frais, jus de mangues, café, le tout au soleil sur la terrasse, le top !
Et c’est parti pour les mogotes. Paysages incroyables tels … Australiens. Ces monts arrondis brillent au soleil et la verdure contraste avec les maisons basses colorées et la terre rouge des champs. Dans la région, les ballades ne manquent pas, mais c’est souvent des randos d’au moins 4h, ce qui est encore impossible pour mes pieds.
Au fil de notre chemin, l’attraction locale qui certes n’est pas grandiose mais vaut le détour, ne serait-ce que pour mesurer les idées loufoques que l’homme est capable assouvir. Une gigantesque fresque peinte sur une falaise, une idée de Fidel qui aurait commandé cette œuvre à un artiste cubain. Une chose est sûre, on la voit de loin, donc pas besoin de payer 5 cuc pour prendre des photos.
Envie de mer, direction le littoral et le cayo Julias. Quelle galère sans GPS ! Il ne faut vraiment pas compter sur les panneaux et avoir une carte ultra détaillée. Les seules qui peuvent nous venir en aide sont les locaux et croyez moi, il vaut mieux demander que faire 20km de piste pour au final se dire qu’on a loupé le croisement. Donc petite indication pour ceux qui viendront par là, en arrivant de Minas de Matahambre et avant Santa Lucia, prendre à gauche. Environ 1 km plus loin, juste après la station service, il y a au croisement un baraque bleue, prendre sur la droite. 4 km après vous arrivez sur le cayo, site paradisiaque ( c’est peut être pour ça que les indications se font rares). Le contraste de l’eau turquoise, du sable blanc et de la barrière de corail est spectaculaire. Une vraie carte postale. L’espace plage n’est pas énorme mais même un samedi y’a largement la place pour tout le monde. Le restaurant de plage offre une belle assiette mix poisson, crevette, langouste pour 7 cuc, ou sinon des viandes pour 3 ou 4 cuc. Donc très abordable. La le soleil tape dur. Attention quand même, il se rattrape côté prix sur les transats et parasol, mais encore faut il en avoir besoin. Parking 3 cuc. Retour en passant par puerto esperanza, dit comme un joli port. Soit on a pas trouvé le bon site, soit ça ne vaut pas le détour par la route complètement défoncée.
J5 – 23 mars – direction Playa Larga
Longue distance en perspective, nous prévoyons donc qq haltes. Aussi, prévues et imprévus vont rythmer notre journée.
Autoroute direction La Havane, puis Cienfuegos.
Arrêt à Soroa et sa cascade. Petite ballade bucolique, dans la verdure (sans oublier les moustiques) mais ça délasse des secousses de notre tacot de voiture. Le plus dur c’est les 258 marches pour remonter. Avec cette chaleur, il faut être fou !
C’est reparti pour l’autoroute et maintenant c’est les bœufs qui traversent, c’est vrai ici les voitures cohabitent avec les chevaux et carrioles, les piétons, bref on a l’impression d’être dans une autre monde.
Premier imprévu, un arrêt de police. Cette fois ce n’est pas un traquenard mais la policia cubaine. Remarque le gars, quand il a compris que notre espagnol n’était pas au top, il nous a laisse repartir. Et 33km avant l’arrivée, la voiture nous lâche. En avant la galère pour le dépannage ! Bien sur les numéros que nous avons ne fonctionnent pas un dimanche, ou ne sont pas bons. Avec l’aide d’un passant on fini par avoir un contact qui nous promet un dépannage, que nous attendons encore alors que nous sommes prêts à nous coucher. Bref vive les locations et les assistances ! On verra demain pour la suite…
J6 – 24 mars – la péninsule Zappata ou la route aux crabes.
- Zappata comme chaussure
- Zappata comme marécage
- Zappata comme sauvage
- Mais c’est aussi le paradis des oiseaux, des poissons et crocos bien sur.
Playa Larga est surtout un spot de plongée bien connu avec une grande plage ourlée de sable blanc permettant le départ sur la barrière de corail directement du rivage.
De nombreuses curiosités dans le coin comme « cueva de los Peces », un trou d’eau douce avec des poissons multicolores dans une roche qui donne sur une grotte. Mais nous optons pour Caleta Buena où la mer entre dans des grottes sous marines formant des piscines naturelles. Le plus dure sera d’y arriver.
Nous empruntons la route côtière et là on découvre des milliers de crabes sur la route. C’est « apocrabelitique ». Au début, nous trouvons ça amusant et en bon français, on filme, photographie tous ces crabes rouges, jaunes, noirs qui traversent pour aller je ne sais où au péril de leur vie. Nous zigzaguons pour les éviter, puis le bitume devient un tapis de crabes. Les voitures passent, les écrasent et une odeur nauséabonde se dégage. Tout transpire le crabe, la route, la voiture, la ventilation… Quand on commence à apercevoir des gens sur le bas-côté, les tongues dans les crabes pour changer leur roue, on commence un peu à flipper. Mais bon notre bolide nous amène à bon port, la crique de rêve. On découvre un lagon, une eau turquoise s’offre à nous, plongée obligatoire, le bonheur… La gopro fonctionne à fond, ne serait-ce que pour immortaliser le lieu et ses poissons multicolores. Le site propose 15 cuc la journée (entrée, bar et buffet à volonté, transat). Une journée détente, on profite du soleil et de la mer.
J7 – 25 mars – Cienfuegos, Trinidad
Les crabes envahissent également les bungalows. Y’en a partout jusque sur les murs et surtout les gardes-boue de notre voiture. Et arriva ce qui arriva, un crabe a oublié sa pince dans un pneu et nous sommes creuvés. Bref matinée voiture, réparation du pneu et enfin changement de véhicule (histoire de ne pas tomber à nouveau en panne). Puis direction Trinidad en passant par Cienfuegos.
Le routard décrit cette ville sans cachet, avec en toile de fond les tours industrielles et la pétrochimie. Pour autant, nous avons été agréablement surpris par le mélange architectural du centre ville, les rues vivantes et parque josé Marti, la place principale entourée d’importants édifices de la fin du 19ème et début du 20ème siècle : cathédrale, theatro Tomas Terry, palacio Ferrer… Le Prado quant à lui (pointe sud de la ville) ne nous a pas fait grande impression.
Route vers Trinidad. Nous avons 3 nuits chez l’habitant et ne voulons pas arriver trop tard, histoire d’avoir la casa retenue. Nous n’aurons pas cette joie (surbooking perpétuel). Pourtant la casa d’Umberto avait l’air bien sympa. Bref nous sommes à nouveau logés dans le réseau et c’est pas la même classe ! Une chambre certes avec sanitaire privé, mais sans fenêtre. Heureusement il y a un couloir d’accès ouvert sur la rue, mais franchement pas terrible. Par contre les gens comme la plupart des cubains sont charmants, acceuil très chaleureux, jus de goyave… Nous voilà prêts pour découvrir Trinidad, avec ses façades pastel et ses toits en tuile rouge. Le routard l’indique comme la plus belle ville du pays, et nous confirmons. On va se laisser prendre par l’ambiance du soir et ses musiques.
J8 – 26 mars – Trinidad et les environs
Nuit pour le moins atroce, enfermés dans notre cube sans fenêtre. Pas très joyeux, on arrive au petit déjeuner, fin prêts à demander de changer de casa. Pas facile de dire que ca ne le fait pas quand vos hôtes sont des amours de Cubains. Heureusement, ils nous proposent une autre chambre, avec une fenêtre et sans ressort qui vous perfore les reins ou les seins.
La ville a bien su conserver son héritage et se défendre contre les pièges de la modernité et arrive cette année à ses 500 ème anniversaire. Maison du cigare, maison du rhum, la plaza Mayor la plus ancienne de Trinidad, l’église de la ville (1892)… Les ruelles de pavé (attention les chevilles) vous emmènent dans les détours et de charme en charme. En plein centre, la casa de la musica, sympa pour écouter des groupes, mais pas terrible au niveau boisson. On préférera largement la petite boutique de jus de fruit frais, servant des pina colada dans son ananas (le top !).
Pour le soir, un resto vaut vraiment le détour, c’est la Botija, une petite aubaine ! table en bois, déco mêlant serrures et objets évoquant le travail dans les plantations. Une très bonne adresse, un choix bien sympa et très copieux, sans oublier la musique.
J9 – 27 mars – Parc de Guanayara
Journée excursion/rando vers les cascades. La sortie commence en camion highlander vers la sierra del Escambray. Montée vers Topes de Collantes pour arriver dans le parc de Guanayara. Maison du café, salto El Rocio et piscine naturelle El Venado pour prendre en bain en plein coeur de la fôret. Bon certes, il faut nager aussi entre les moustiques mais le site est magnifique. La balalde se fait à travers la forêts (3km) et Omar notre guide, nous accompagne et nous explique la flore, les plantes médicinales etc. On finit par un déjeuner dans la casa de la Gallega. Heureusement le retour ne se fait pas par le sentier descendu et notre super camion nous remonte, sinon j’y serais encore !
J10 – 28 mars – Direction Santa Clara et cayo Santa Maria
Départ après un bon petit déjeuner, un jus avec un fruit qui ne pousse qu’ici : le mamey. On quitte nos hôtes (Papito, Magnien, Siomada Babarita et Eliel) avec qui nous avons partagé de superbes moments, un vrai feeling avec eux. Attentionnés, généreux, et nous faisant partager leur pays et culture.
Ici qui dit voiture dit galère. Nous enchaînons la 2ème crevaison, et les tarifs de réparation à Trinidad sont exponentiels, on passe de 5 cuc à 15 cuc. Qui dit mieux ? La route vers Santa Clara nous refait passer par le massif d’Escambray, les nids de poule s’enchaînent, ca grimpe dur, pourvu que notre Geely tienne le coup !
Santa Clara, la ville du Che, avec sa statue immense (un peu démesurée), la place de la revolucion, le musée, le train blindé… L’assaut des personnes après la campagne nous freine un peu quant à la visite du centre ville. Nous ne ferons donc qu’une halte sur les principaux sites pour continuer notre route vers le cayo.
Le cayo Santa Maria est accesible par une route de 50km, un bras de béton dans la mer. C’est dingue ce que l’homme est capable de faire ! Même si cela nous parait déraisonnable et sommes peu fiers de participer au tourisme de masse, nous en sommes bien avec ces 3 jours sur l’île des consommateurs. Là il va falloir revoir notre philosophie de voyage, car ici ou ailleurs, sommes-nous bien à Cuba ? On a prévu 3 jours de repos sur cette ile avan de reoturner sur Paris, alors profitons de la mer, du calme et du soleil.
J11-12-13 – Cayo Santa Maria
Comme toujours on prévoit un temps de repos en fin de voyage et nous ne tenons pas. La plage, la piscine, ca va 5 mn ! L’hotel propose des excursions. L’une permet de naviguer avec des bateaux rapides dans la mangrove. Bruno est ravi d’être aux commandes, ca lui rappelle des souvenirs dans le golf du morbilhan. Nous prologeons l’après-midi à bord d’un magnifique catamaran, qui nous amène sur un spot de plongée. Là, c’est un régal, des poissons en veux-tu en voilà, tous plus magnifiques les uns que les autres.
L’autre excursion nous propose de nager avec les dauphins. Après les avoir approchés de très prêt à la réunion, on s’imaginait nager avec eux, en pleine mer. Quels piteux touristes nous faisons-là. Ici il s’agit d’un delphinarium. Là encore notre philosohie de voyage et nos valeurs en prennent un coup. Contribuer au maintien des animaux en captivité nous met bien mal à l’aise. Alors nous retiendrons de l’histoire de veiller à ne plus se faire piéger, mais aussi que la magie s’opère quand on nage avec eux sur leur ventre, qu’ils vous embrassent, ou vous propulsent par les pieds.
J14- 1er avril – La havane
Dernière visite dans la vielle ville, derniers mojitos, un tour en coco-taxi et en vielle gimbarde américaine, le livre de voyage se referme avec de superbes moments en tête et certains d’en avoir pris plein les yeux.