Carnet de route Lofoten

Le 5 mai 2024 – Harstad

Trajet Narvik  – Harstad​ (35 mn)

Ouah ça commence fort. Grand soleil pour ce vol de Bergen à Narvik. On aperçoit les îles, au milieu des montagnes enneigées. Situées entre le 67° et le 69°N, les Lofoten sont à 300 km au nord du Cercle Polaire Arctique, l’archipel s’étend sur 150km dans l’Atlantique Nord.

La lumière est somptueuse et c’est déjà du grand spectacle. Atterrissage en douceur, nous voilà sur l’archipel des Lofoten, voyage que l’on évoque depuis bien longtemps.

De l’aéroport, nous rejoignons Harstad, notre première étape. Nous serpentons le long d’une baie, coincée entre montagnes et plages de sable blanc. La couleur de la mer est incroyable. On découvre directement le gros avantage des Lofoten: on peut être émerveillé sans même sortir de la voiture!

Harstad, au cœur de la Norvège du nord, se trouve sur l’île d’Hinnøya, la plus grande île de Norvège. Zone portuaire (donc sans grand intérêt) mais Harstad constitue également un centre important d’activité commerciale pour toute la région. Dans le centre-ville, cafés et boutiques attendent les visiteurs (mais nous sommes dimanche donc tout est fermé), à quelques pas seulement de la place du marché, revêtue de pavés. Harstad est réputée pour sa programmation culturelle diversifiée tout au long de l’année. D’ailleurs nous logeons à l’hôtel Clarion collection arcticus l’un des lieux cultuels de la ville ( choisi pour le petit déjeuner et dîner compris et croyez nous, vu les prix des restaurants norvégiens, c’est un vrai plus). Néanmoins sa situation en bord de mer est bien sympathique.

La ville étire ses constructions sur différents niveaux entre le port et un versant de montagne boisé. Au seuil de la ville se trouve l’église Trondenes, qui date du 13e siècle qui se trouve être l’église médiévale la plus septentrionale au monde, mais ça on la verra demain.

6 mai – autour d’Harstad

Nous partons ce matin en direction d’Elgsnes. Nous empruntons la route sinueuse entre deux fjords,  celui de Toppsundet et Kasfjorden. De là, des panoramiques incroyables dévoilent leurs secrets et couleurs. Une nature nappée de blanc encore en ce mois de mai, voilée, d’une explosion de couleurs, du printemps qui débute. Chaque virage dévoile une merveille. 

Au bout de la presqu’île, une petite plage de sable blanc, oú nous avons même pu croiser des rennes. Balade oblige !

Nous continuons notre périple jusqu’à la pointe de Bremnes. Le contraste de l’eau turquoise et des hautes montagnes encore enneigées est époustouflant. Les fljords , les pâturages déjà verdoyants offrent un très beau panel de couleurs.

Au lieu de revenir par la boucle, nous choisissons un écart sur la pointe de Borkenes avec une magnifique pause Pique-nique à kvaeaya entre mer et montagne. On aperçoit quelques phoques, mais un peu trop loin pour faire des portraits. Le soleil est avec nous, même si le fond de l’air est encore frais.

Nous continuons notre traversée à la découverte de l’île d’Innoya. nous prenons le ferry à Revsnes pour débarquer à Flesnes et revenir sur Harstad par la E10. Finalement, nous aurions dû garder notre itinéraire initial. La route, E10 ne permet pas de s’arrêter pour profiter des points de vue. Nous revenons donc sur Harstad pour aller voir cette fameuse église et le quartier historique. Fin d’une journée bien remplie.

Hébergement : hôtel Clarion collection arcticus. Chambre spacieuse, un peu vieillo, en front de mer. Le + avoir petit déjeuner, goûter et dîner compris. Ce qui est un luxe en Norvège vue le prix des restaurants.

7 mai – Harstad / Svolvaer

Nous quittons l’île d’Hinnoya, direction Svolvær située sur l’île d’Austvagoy. 169 km jalonnés de plusieurs arrêts pour le plaisir de nos yeux.

Les eaux turquoises de Myrland attirent notre regard et hop un petit détour photos. On s’y baignerait presque🤣

Non loin de Svolvaer, nous cherchons l’air de pique nique du jour. C’est en surplomb des fjords à Vestpollen que nous grignotons. Le cadre est encore incroyable. Nous pouvons monter jusqu’à un promontoire (sentier tout aménagé avec des escaliers en bois). Les flancs abrupts des montagnes embrassent la mer d’un bleu profond, les maisons rouges s’y reflètent, et même la petite église au bout de l’île avec son toit rouge.

Arrivée à Svolvaer.

Par cet après-midi de grand soleil, nous partons à la découverte de Svolvaer. Bercer par le piaillements des mouettes, nous découvrons une baie découpée et protégée au pied d’une barrière rocheuse. C’est en nous promenant sur les quais, le long du port, que l’on peut apercevoir quelques uns des plus beaux panoramas de cette ville qui a beaucoup de charme. Sur la place principale, on trouve un café réputé sympa (Kringla), c’est l’heure du goûter donc on en profite !

Balade au départ de notre gîte situé sur l’île adjacentes de Svinoya relié par un un pont au reste de la ville. Sur cette île, on trouve principalement des rorbuer, ces maisons de pêcheur traditionnelles rouge et jaune qui ont été convertis en hébergements. Le coin est charmant et très photogénique.

À quelques pas de nombreux séchoirs à poissons témoignent de la richesse de la pêche à la morue dans les Lofoten. Elles commencent à être accrochées au mois de mars. L’odeur de la morue en train de sécher à l’air libre est d’ailleurs bien présente. Il existe 14 qualités de stockfish. Les têtes quand à elles seront réduites en poudre et partiront au Nigeria pour agrémenter les soupes avec du piment. 

Au bout de la jetée, on aperçoit la statue de Fiskerkona qui représente une femme de pêcheurs saluant les navigateurs qui entrent et sortent au port, c’est l’un des symboles de la ville.

Rien de tel que d’aller déguster tout ce poisson au sein du restaurant emblématique des lofoten : Borsen Spiseri

Une ambiance maritime, des produits frais et surtout le réputé stockfish royal. Du début jusqu’à la fin nous nous sommes régalés. 

Hébergement pour 2 nuits : Svinoya Rorbuer. Nous avons fait le choix du local avec une cabane de pêcheurs pour pouvoir se faire nos petits déjeuners et repas ( sans que cela nous empêche de faire qq resto comme ce soir). En réalité c’est carrément le luxe. Les cabanes de pêcheurs reconverties en appartement sont carrément luxueuses et surtout très bien équipée. Chambre, salon, cuisine aménagée et la vue sur la mer. Très bon choix pour se poser tranquillement.

8 mai – Svolvaer 

Top départ pour un voyage par la mer au cœur du Trollfjord en zodiaque, qui combine l’aventure avec un riche récit de l’histoire et du présent du fjord. Bien emmitouflés (combinaison, bonnet, gants, masque), le voyage commence au quai dans le port de Svolvær et nous emmène à travers les eaux sereines de Raftsundet jusqu’au majestueux Trollfjorden. 
 Trollfjord se trouve dans le détroit qui sépare les îles Lofoten des îles Vesteralen en Norvège. Il est accessible uniquement en bateau ou via une randonnée de 10 km à travers les montagnes.

Tout au long du parcours, le bateau fait plusieurs arrêts offrant des possibilités inégalées d’observation et de photographie de la faune, nous mettant en contact étroit avec les éléments.

Le point culminant de cette navigation est sans aucun doute la vue des majestueux pygargues à queue blanche, aigles de mer, originaires de Raftsundet, planant à quelques mètres au-dessus et autour de nous, offrant une expérience vraiment inoubliable, comme un rêve envoûtant.

Nous découvrons le plus grand aigle ailé du monde, avec une envergure pouvant atteindre 2,65 mètres. Notre guide attire ces magnifiques oiseaux plus près du bateau à l’aide de harengs d’origine locale. C’est comme une rencontre intime avec ces créatures majestueuses qui planent, plongent, agrippent le poisson et redécollent.

Trollfjorden, quand à lui, est une merveille naturelle qui séduit par ses paysages spectaculaires et ses eaux tranquilles. Le fjord de 2 km de long est large de seulement 100 mètres. Les falaises l’entourant culminent à plus de de 1 000 m d’altitude. Tom, notre guide nous régale d’histoires sur le fjord, tissant son passé et son présent et nous révélant les secrets qui rendent ce lieu vraiment magique. On s’arrête devant une île de 60 habitants vivant à l’année, avec son école, et un bac passant au max deux fois par jour.

Nous nous arrêtons également devant une ferme d’élevage de saumon. Si le saumon norvégien laisse un arrière goût de débâcle environnemental, l’élevage fait vivre à lui seul les habitants de toutes les îles. 

Après nous être imprégné de la beauté et des histoires de Trollfjorden, le bateau nous raccompagne à Svolvær, nous laissant des souvenirs exceptionnels.
Cette expérience a été organisée avec la compagnie XXLOFOTEN.

Cet après-midi, nous avons toutes les saisons en très peu de temps. On commence par quelques flocons de neige et après une limite pluie neige. Cela ne nous empêche pas de continuer à découvrir les Lofoten. 

En quittant Svolvaer, nous rejoignons l’E10, revenons un peu sur nos pas pour découvrir Laukvik.  Nous reprenons ensuite a direction du sud avec le site à voir sur cette partie de l’archipel qui est  Kalbelvag (6km), l’église de Vagan. Impossible de la manquer avec son architecture en bois, imposante celle que l’on surnomme la cathédrale des îles, lofoten. En contrebas, les maisons de pêcheurs colorées. Malheureusement nous ne voyons pas grand-chose. Il pleut, il neige et le vent nous fait rentrer au gîte.

9 mai – Svolvaer /Reine

Trajet Svolvaer – Reine – Å (127 km)

En quittant Svolvaer, nous rejoignons l’E10 en direction du sud. La route longe les côtes escarpées et sauvageonnes qui dégringolent dans la mer. Juste avant d’arriver à Henningsvaer, la plage Rorvikstranda, une superbe plage des îles Lofoten. Hennigsvaer c’est la venise des lofoten. Authentique village de pécheur. Tout ici donne envie d’une découverte des multiples îlots en kayak mais le temps ne s’y prête vraiment pas aujourd’hui. Les photos captent les lofoten sous de nouvelles couleurs toutes aussi magiques.

En continuant sur la route E10 en direction du sud, nous atteignons l’île Vestvågøya, une des îles principales à visiter dans les îles Lofoten en Norvège. Vestvågøya est l’île la plus peuplée du célèbre archipel norvégien.  Sur la E10, nous faisons un crochet sur EGGUM. Une route sinueuse qui emprunte un fjord dominée par des montagnes abruptes. Bref un magnifique site natuel +++. Succession de plusieurs petites plages aux eaux turquoises. Attention certains disent que le vent souffle fort ici, et nous confirmons.

Haukland et Utakleiv sont conseillés pour leur plage magnifique mais nous optons pour un passage sur notre retour. Nous poursuivons donc notre route qui nous amène sur l’île de Flakstadøy, découverte de Nusfjord.  Le village de Nusfjord est le plus vieux et le mieux préservé des villages de pêche de l’archipel Niché dans un fjord étroit, ce village/musée  est une étape incontournable, il a même été classé au patrimoine mondial de l’UNESCO.

Dans les ruelles, on succombe au charme de ce minuscule village de pêcheur et ces maisonnettes colorées qui éclairent de sombres falaises. Devenu en partie un musée, l’intérieur des rorbuer a été reconstitué et peut se visiter. Mais il y a surtout cette atmosphère unique et immobile qui invite chacun à ralentir, à ressentir vraiment. Nusfjord se dévoile authentique, un village côtier presque endormi. Dommage que cela soit payant.

Au ras du fjord, rando possible mais là, il pleut vraiment trop. On décide plutôt de déjeuner au sec au Landhandel & Kafé avec un souvenir gourmand, le Kanelbullar, un petit réconfort sucré à la cardamome et cannelle.

En reprenant l’E10, nous mettons le cap vers Flakstad. A ce niveau du parcours nous laissons dérouler et profitons des magnifiques paysages entre mer et montagnes, même sous la pluie! Avec son clocher bulbe et sa façade rouge, l’église de Flakstad est reconnaissable entre toute et domine tous les environs. 

Nous passons par Ramberg. La plage Skagsanden est prisée pour son spot de surf mais aussi d’aurores boréales, malheureusement pas trop à cette époque. 

Arrivée Hamnoy et installation à Eliassen Rorbuer. Les robus sont plus modestes que les précédents mais bien aménagés sauf pour la chambre très petite avec lit collé au mur. Par contre, ils sont les uns sur les autres avec du vis à vis pour certains, présentés plutôt comme un camping de mobiles home, et le tout, pour un prix supérieur au précédent. 😕 Pour autant le site est superbe avec son cirque de montagnes, c’est un peu l’image de carte postale, le paysage de rêve quand on visite les îles Lofoten.

Depuis Hamnøy, il est très facile de rejoindre à pied le village de Sakrisøy en empruntant le pont. Avec ses maisonnettes jaune d’or, blotti au pied de l’Olstind, une célèbre montagne, c’est un décor de toute beauté. Les bateaux en bois vernis sous les séchoirs sont aussi sublimes. Nous nous sommes arrêtés ici au départ pour une question alimentaire. Que manger ce soir ? Anitas Sjømat attire notre attention. C’est à la fois une épicerie fine où l’on peut acheter des produits locaux et un bar de fruits de mer populaire rempli de produits délicieux de l’île et d’autres friandises de Lofoten. Et heureusement qu’il propose des plats à emporter car ils ferment à 16:00 et il n’y a rien d’autre à l’horizon. 

Nous continuons jusqu’à Reine (sans grand intérêt) pour finir à Å. Ce n’est pas qu’une lettre bizarre, c’est surtout le village du bout du bout des îles Lofoten. Et quand on dit le bout du bout, c’est vraiment ça. Après cette pointe, la mer à perte de vue. Et on fini cette étape avec le retour du soleil.😜

10 mai – Reine / Sortland

Trajet Reine Fiskebol (163 km) + ferry – Melbu – Sortland (43km)

Quelques derniers clichés du sud des lofoten avant notre remontée.

Après un départ matinal, nous touchons notre but : Haukland, l’une des plus belles plages des îles. Située à 15 minutes de Leknes, la plage d’Haukland ressemble à s’y méprendre à une image de carte postale. Sable blanc et eau turquoise, dommage qu’il manque le petit rayon de soleil ce matin. A ce niveau pour un road trip complémentaire ( ce que nous n’avons pas fait pour une question de temps), on peut aussi profiter de la plage d’Uttakleiv. Avec ses herbes hautes qui dansent au gré des vents, c’est semble-t-il probablement la plage la plus insolite des Lofoten.Ces deux plages magnifiques Haukland et Utakleiv sont bordées de sommets comme le Himmeltinden. 

Pour notre sens retour, nous passons par les îles de l’Ouest, les îles Vesteralen (Langoya et Andoya). Pour cela, nous prenons le bac à Fiskebol pour arriver à Melbu. Compter 25 minutes de traverséeSur le bateau comme une sorte de magie, vous êtes sur l’eau mais entourés par un arc de montagnes à plus de 180 degrés. Elles se déversent dans la mer et vous enveloppent en même temps. Envoûtant !

Nous arrivons sur l’île de Langoya, la plus sauvage des îles Vesteralen. Normalement côté faune, on devrait trouver des colonies d’oiseaux que l’on a déjà pu apercevoir à l’arrivée du bac, des aigles pêcheurs, phoques et plus au large, les baleines. 

Nous arrivons sur Sortland, où ils semblent vouloir se démarquer des maisons traditionnellement rouges. Ici la quasi totalité de la ville est bleu, original peut être ? La ville ne paraît pas avoir d’intérêt particulier mais ça sera notre dernier point d’attache au Scandic hôtel. Si les chambres sont agréables, la situation en tre deux parking n’est pas terrible. Néanmoins nous sommes au cœur de la petite ville.

11 mai- les îles Vesterålen 

Découverte des îles Vesterålen. La montagne est belle, mais ne suscite pas le même enthousiasme que celle des lofoten. De jolies cabanes, disséminées au fil de petites criques sauvages, de grandes étendues plates pour l’agriculture, bref le tout a moins de charme. Ce matin nous partons à la découverte de l’île de Langoya. Au départ de Sortland, nous faisons cap sur Stø. Un village de pêcheurs tranquille que l’on gagne par une route différente depuis les abords de Myre. Environnement, plus sauvage, c’est aussi le point de départ pour aller observer les baleines et oiseaux marins. Nous avons aperçu plusieurs colonies d’oies sauvages. Nous empruntons le chemin côtier à côté de l’église de Langenes. À 300m, superbe point de vue. Nous finissons par rejoindre le village de Stø, aucune vie hors saison. Nous essayons le chemin de randonnée au départ du camping mais abandonnons car mal balisé et à pic visiblement. Aussi nous reprenons la route pour aller découvrir Nyksund. Une piste de terre nous conduit jusqu’au bout de la presqu’île au nord de Langoya. Ça commence comme presque partout par le parking payant. Si on peut facilement comprendre que les villageois veulent préserver leur village des voitures, hors saison avec personne, c’est grave abusé de payer. Le village, ancien port de pêche est désormais plutôt à l’abandon. Quelques clichés dont un phoque et nous revenons sur Myre sans charme particulier.

Je ne sais pas si le temps couvert et parfois pluvieux nous mine le moral ou si c’est la fatigue, mais les îles Vesterålen sont plutôt décevantes de notre point de vue. 

Allez, on reste motivé, on essaye d’aller voir la ferme de rennes tenue par des samis sur l’île d’Andoya. Déception supplémentaire, elle n’ouvre ses portes qu’en juin. Une fin d’itinéraire plutôt tristoune. 

Les lofoten, c’est un monde à part. À peine 25 000 habitants. La majesté des paysages, l’infini beauté des fjords, les contrastes de couleurs, les eaux turquoises, les montagnes à pics, le grand air, voilà ce que nous retiendrons. Passer d’île en île avec les ponts ou les tunnels, c’est un sacré aménagement. Notons néanmoins que les bacs sont très faciles à prendre. 

Par contre si le hors saison nous va bien du point de vue du nombre de personnes sur l’île, il faut quand même convenir que tout est fermé et que ce n’est pas toujours facile que ce soit pour les activités possibles ou pour manger. 

Dans les points négatifs nous retiendrons aussi ces excès de parking payants même au niveau des hébergements. Et comme tout se fait en ligne ou sur des automates, il faut s’armer de patience.